Dans notre article "De l'eau du robinet "grand cru", nous partagions les conclusions du baromètre annuel du Centre d'Information sur l'Eau (CIeau). Cette étude met également en avant des différences flagrantes au niveau du goût de l'eau, en fonction des régions, des villes, ou parfois même des quartiers dans les plus grandes villes.
Dans un premier temps, il s'agit de comprendre d'où viennent ces différences de goût.
Le goût de l’eau va dépendre de 4 paramètres :
- les sols qu'elle traverse, et qui chargent l'eau de différents minéraux,
- l'activité biologique de surface, notamment terre, algues et feuilles,
- l'activité humaine, apportant hydrocarbures, produits chimiques, bois etc.,
- le traitement qu'elle subit pour devenir potable.
C'est à partir de la phase de traitement que l'eau acquiert ce "goût de renfermé", ou d'eau de Javel.
Ce goût provient du chlore et des réactions entre le chlore et les autres composés organiques naturellement présents dans l'eau.
En fonction de la qualité de l'eau avant traitement, le processus peut différer et apporter plus ou moins de goût à l'eau.
Une exception demeure en France : la ville de Grenoble, où l'eau est considérée comme naturellement potable. Et surtout, l'eau n'est stockée que sur de très courtes périodes. Elle n'est donc pas traitée au chlore.
La majorité des Français font un parallèle immédiat entre le goût de l'eau et sa qualité. Les opérateurs des réseaux de distribution en sont bien conscients, et proposent de laisser l'eau au frigo pour en faire disparaître le chlore (une fois refroidi, le chlore devient gazeux et s'évapore).
Soit, le chlore disparaît, mais les autres polluants (pesticides, herbicides, résidus médicamenteux, hormones etc.) demeurent.
Sans grande surprise, notre conclusion reste la même que celle de notre précédent article : filtrer son eau est pratique et économique, pourquoi s'en priver ?